Les élans ne sont pas toujours des animaux faciles

30 Juil


J’ignore s’il vous est déjà arrivé de vous retrouver quelque part, et de vous dire « dans dix ans, je pourrais dire que j’y étais et que c’était inoubliable ». Pour ma part, dans dix ans, je pourrais dire que pendant l’été 2014, j’étais au Lucernaire, dans la salle rouge au 2ème étage à l’avant-avant dernier rang et que j’ai vu « Les élans ne sont pas toujours des animaux faciles ». Dire que c’était inoubliable serait mentir, parce que c’était au-delà de ça.

Ce spectacle est donc une OVNI (Oui une), une Œuvre Venue de Notoires Intelligences. Celles de Frédéric Rose et Vincent Jaspard, qui ont écrit ces sketches absurdement drôles. Celles de Pascal Neyron, Benoît Urbain et Emmanuel Quatra, acteurs, musiciens et chanteurs, qui jouent respectivement de la guitare, du piano et de la valise à corde (instrument unique et merveilleux). Et puis celle de Laurent Serrano le metteur en scène de cette représentation d’un genre d’art volontairement indéfinissable.

Trois amis se retrouvent donc régulièrement, évoquant des bribes de leurs vies, les derniers ragots, les amis en commun qu’ils ont retrouvé lors de telle ou telle soirée. Avec des dialogues incisifs agrémentés d’une pincée d’humour aussi forte en goût que de la fleur de sel, un sens du comique de situation que l’on n’avait pas vu depuis… depuis… bref depuis bien avant ma naissance, en ce temps dont parlait Aznavour jadis. Et puisque l’on parle de lui, il faut aussi évoquer l’univers musical du spectacle, avec une ambiance allant du jazz à la bosssa nova, en passant par le frère fantôme de Fréhel. Le tout dans un décor de vieux salon en cuir, où l’on aurait bien vu se tenir une soirée de jeu de cartes clandestine entre les fauteuils club et le piano.

Pendant 1h30, tout n’est que finesse, sourires (du public, fous rires pour certaines que l’on ne nommera pas à l’avant avant dernier rang, si mon ouïe ne m’a pas trahie) et volupté. Un festin artistique plus impressionnant encore que les plus beaux feux d’artifices du nouvel an. Une boîte de friandises rares mais qui semble inépuisable. Une raison de croire que la création est ressuscitée pour atteindre le haut de l’Everest de la perfection. Qui a valu deux rappels plus que mérités à ces trois bêtes de scène.

Il vous reste désormais à prendre votre élan pour aller déguster cette merveille avec la plus grande facilité. Et je défie le plus râleur de nos coqs nationaux d’avoir une critique à émettre à la sortie


Plus d’infos :

Une Réponse to “Les élans ne sont pas toujours des animaux faciles”

  1. jchmfly 4 août 2014 à 22:57 #

    si bien décrit, on s’en voudrait de passer à coté d’un événement dans on reparlera encore dans 10ans. 🙂

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