Quand j’étais petite (bon c’est vrai, je le suis encore lorsque je ne porte pas de talons, disons quand j’étais enfant), j’adorais guetter le passage du facteur lorsque j’étais en vacances. Un peu à cause de sa camionnette jaune je dois l’admettre, parce qu’il faut admettre que c’est une voiture rigolote et qu’on voit arriver de loin, surtout dans les petits villages de France, où elles font partie du folklore et s’amusent à klaxonner pour bien marquer leur arrivée. Mais surtout parce que j’avais très envie de recevoir des lettres. Pour moi, les lettres étaient synonymes de bonnes nouvelles, de cartes postales des amis eux aussi en vacances, de nouvelles de la famille quand je passais mes congés loin d’eux… bref, le courrier, c’était le pied !!
A l’époque, je ne comprenais pas le caractère blasé des adultes devant le contenu de la boîte aux lettres. Je me disais qu’ils avaient une chance incroyable, de recevoir tous les jours plusieurs enveloppes à ouvrir. Or je ne voyais pas l’excitation dans leurs yeux lorsqu’ils ouvraient ces précieux plis. J’étais alors bien naïve, je n’avais pas compris que l’essentiel de ces missives tournaient soit autour de l’argent (qu’il vous reste, que l’on va vous prendre au nom du fisc, des loyers et autres réjouissances, ou que l’on voudrait que vous donniez pour des causes toutes plus nobles les unes que les autres), soit autour de papiers administratifs, parfois les deux à la fois. Lire la suite