En ce début d’année, le Théâtre de l’Atelier ressuscite un texte du dramaturge américain Eugène O’Neill dans l’ambiance d’écume et de varech d’un port qui pourrait se trouver n’importe où. Après une hospitalisation, la jeune Anna Christie, abandonnée par son père quinze ans avant à la mort de sa femme, à des cousins suédois qui l’ont exploitée comme fille de ferme débarque chez son géniteur pour se remettre sur pied sans avoir à travailler le temps d’être de nouveau en forme. Parce que loin de l’image qu’a décidé de s’en faire le vieux marin, sa chère tête blonde vit de la prostitution.
Inconscient des faits mais ravi de trouver de la compagnie, le vieux devenu alcoolique l’emmène avec elle en mer où elle se prend d’affection pour les vents forts et les secousses des vagues. C’est là que débarque Burke, naufragé qui voyant le chalutier s’y hisse avec ce qui lui reste d’énergie et tombe aussitôt amoureux de la jeune femme.
Anna se prend à croire à cette nouvelle vie et à l’amour. Mais la honte de son passé ressurgira, et les préjugés des hommes auront vite fait de conduire le père et le jeune homme à lui jeter l’opprobre. Blessée dans son intégrité, elle tentera de réclamer sa place.
Portée entièrement par la brillantissime Mélanie Thierry, cette place pose des questions toujours très actuelles sur la rémission, le droit à l’oubli, la place de la femme, les secondes chances et bien d’autres. Féodor Atkine est très convaincant dans le rôle du père même s’il lui fallait encore lors des premières dates, trouver sa façon de jouer l’alcoolique. Stanley Weber est en revanche un peu en retrait par rapport à la présence et le talent de ses compagnons de scène.
Un très agréable moment et une belle découverte.
Plus d’infos :
- Anne Christie, jusqu’au 26 avril 2015, du mardi au samedi 21h, Matinées samedi 16h30 et dimanche 15h30
- Théâtre de l’Atelier, 1 place Charles Dullin, 75018 Paris
- http://www.theatre-atelier.com/spectacle-anna-christie-duree-de-la-representation-1h40-98.htm
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