J’ai découvert l’existence du Cabaret du Poilu, totalement par hasard, en navigant sur un célèbre site de réservation de places pour regarder les spectacles de la semaine. L’affiche m’a donné envie du coup j’ai regardé de quoi il s’agissait. Et puis j’ai vu la vidéo de présentation, et ces chansons du début du 20ème siècle sur la vie au moment de la première guerre mondiale m’ont tout de suite enchantée, durant ce laps de temps de 2 minutes. L’esprit cabaret, le côté sympathique de voir la compagnie Sans Lézard, dont le nom à lui seul est un poème, se produire dans un bar, donc de pouvoir les écouter un verre à la main, les sourires arborés, tout cela sentait la joie de vivre. Et par principe, j’aime tout ce qui conduit vers l’optimisme et le sens du festif.
Dès l’arrivée, on se sent comme à la maison, avec un accueil personnalisé d’Hélène Morguen, qui gère les réservations, et puis la gérante du Baroc’ qui conseille sur la place ou s’asseoir pour plus de confort, bref de la douceur qui fait du bien. Et puis on peut patienter en mangeant ou en buvant, ou en regardant le décor singulier de l’espace scène, avec des tapis partout, du sol au plafond.
Et puis vient l’heure où ça va commencer. Les musiciens s’assoient, les dames restent debout (la galanterie se perd), micro à la main, et entament un premier chant plein d’entrée, accompagnées au piano, à la basse et à la guitare folk. On change d’époque, on se voit comme un parisien d’il y a 100 ans, et l’on est bien. Mais c’est tout de même le cabaret du poilu, alors on rit, on chante, on part la fleur au fusil, et puis la guerre rattrape la vie. On badine un peu dans l’arrière-pays, certes, mais on est triste aussi. Les soldats meurent dans les tranchées, les femmes perdent leurs amoureux, on est émus par ces moments de deuil. Et puis toujours, la vie reprend. Les femmes vont à l’usine pendant que les hommes combattent, il faut bien quelqu’un pour fabriquer les munitions. Et au milieu de tout ça, toujours de l’entrain, du coeur à l’ouvrage, et puis l’espoir de gagner la guerre toujours. Le temps s’écoule lentement certes, mais la libération finit par arriver, les drapeaux américains flottent à côté des drapeaux français, la joie éclate sur les visages. Et la vie reprendra son cours, pareille et différente à la fois, avec appétit toujours.
On se laisse bercer par toutes ces mélodies inconnues mais entraînantes et émouvantes, le pied marque le rythme tout seul, le sourire se fige dans les ballades plus tristes, le visage lumineux des 6 artistes le fait revenir au chant suivant. Et l’on ne voit pas le temps passer au rythme de cette époque si lointaine que l’on n’a connue que par les livres. C’est beau, bien construit et mis en scène, tout le monde s’amuse. Et l’on voudrait rester coincé dans cette parenthèse hors du quotidien qui va trop vite.
Une très jolie découverte qui donne envie de découvrir les autres spectacles de « Chansons en barre ». Poétique, joyeux et peuplé de rires et de sourires.
Plus d’infos :
- Le cabaret du Poilu, jusqu’au 7 décembre 2016, le mercredi à 20h30 à la Comédie Nation – 77 rue de Montreuil, 75011 Paris
- http://sanslezard.wix.com/compagnie-theatre
- https://www.facebook.com/chansonsenbarre
Il faut encourager toutes ces troupes qui nous amènent du rêves.