Derrière les montagnes, c’est surtout l’histoire d’une confrontation. Celle de Catherine, une femme en apparence bien sous tous rapports, et son fils adoptif Sérioja, venu d’un pays yougoslave, et arrivé dans la maison isolée derrière la montagne où il grandira quelques mois seulement avant son frère, celui arrivé par surprise de façon naturelle dans la vie de cette femme qui se pensait stérile.
Sérioja n’a jamais été aimé, parce qu’Antoine prenait toute la place dans le coeur de sa mère. Antoine le fils capricieux et disparu. C’est en revoyant son fils à l’étranger, dans son pays de naissance, que cette femme se livre, entre dureté et fragilité, entre désamour et regrets de ne pas avoir fait de place à celui qu’elle avait pourtant tant désiré avant d’être enceinte.
Et cet homme qui s’est finalement construit dans le rejet et la solitude va à son tour rendre la monnaie de sa pièce à cette mère qu’il n’a jamais eue, qui s’est contentée de le nourrir sans prendre soin de lui. Mais sans cruauté, juste avec la froideur et le détachement qu’il a adoptés depuis le jour où Antoine est sorti de leurs vies à tous. Et c’est ce masque d’indifférence qui va amener des révélations inattendues sur ce qui s’est passé dans cette famille.
Olivier Chenille signe et interprète en duo avec Joanna Preiss un texte fort, sur fond d’images mouvantes et de musique envoûtante. On se laisse entraîner dans la colère et la révolte de ces deux solitaires blessés. Malgré tout, l’ensemble est un peu court (45 minutes) et mériterait d’être un peu creusé.
- Derrière les montagnes, jusqu’au 28 juin 2016, le dimanche à 20h30
- Théâtre du Marais, 37 rue Volta, 75003 Paris
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