Batman contre Robespierre fait partie de ce que l’on appelle le répertoire de l’absurde. A ce titre, en parler est compliqué puisque tout se joue sur le comique de situation, et plus encore sur son interprétation. On y suit les tribulations de Jean-Claude Barbès, un brave citoyen modèle avec un « bon job », une « sympathique épouse » et un « fils normal », qui, par une série de hasards malencontreux partant du rachat de sa société par une autre grosse société causant la suppression de son emploi, va finir par se retrouver seul en caleçon dans la rue à une vitesse presque vertigineuse.
Si certaines situations peuvent à juste titre et de façon non fortuite rappeler des infortunes ayant pu ou pouvant exister, le trait est volontairement tellement grossi que chaque rebondissement perd en crédibilité. Et les 4 comédiens, Aline Vaudan, Farid Amrani, Sébastien Delpy et Sylvain Tempier s’en donnent à cœur joie pour souligner toute l’absurdité volontaire de la kyrielle de personnages qui croisent la route du brave Jean-Claude, et le plus souvent cherchent à provoquer la sortie de route du susnommé.
Le personnage est bien évidemment fait pour être plaint, mais le parti pris de l’absurde permet d’aborder des questions importantes sur l’exclusion et plus largement sur la société et ses interactions sans tomber n dans le moralisme, ni dans la pitié larmoyante. Tout au long de la pièce, on rit donc très jaune, mais on rit tout de même. Pour finir par se dire que Ionesco est mort mais qu’Alexandre Markoff assure efficacement la relève.
Plus d’infos :
- Batman contre Robespierre., jusqu’au 29 octobre 2016, du mardi au samedi à 19h30 (et le 2 novembre au théâtre 13)
- Théâtre Les Déchargeurs, 3 rue des déchargeurs, 75001 Paris
- http://www.lesdechargeurs.fr/spectacle/batman-contre-robespierre
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