Rien de tel qu’un petit théâtre du dimanche soir pour bien terminer le week-end et échapper aux pensées sombres, ou même aux pensées tout court, sur la reprise du lundi matin. Surtout lorsqu’il s’agit d’une comédie de Feydeau, déjà un peu loufoque à l’origine eu égard à son auteur, rendue complètement déjantée par une troupe de joyeux drilles tout aussi soucieux (parce que oui, être un trublion est une affaire sérieuse) de s’amuser eux-mêmes que de distraire le public. Lire la suite
Quelques réflexions sur l’amour
22 Jan
Crédits : photo-libre.fr
J’ai longuement hésité avant d’écrire ce billet sur l’amour (amoureux, précisions tout de suite le sujet). Parce que je ne connais de l’amour que ce que j’ai pu en ressentir et parce que ce que je ressens n’est pas forcément dicible. Par besoin évident de pudeur évidemment, mais aussi parce que les mots, si bien choisis soient-ils – et je ne prétends pas savoir bien les choisir – ne sauront jamais retranscrire avec exactitude toute la beauté et la complexité de ce que l’on peut vivre dans une relation à un autre à la fois si étranger et si proche.
Vous noterez à la lecture de ce premier paragraphe que mes réflexions initiales commencent par plein de parce que, et par aucun pourquoi ou comment. Il me semble que c’est là que figure le mystère de l’amour que l’on peut porter à un autre que l’on a choisi. Dans ce pourquoi auquel on n’aura jamais entièrement la réponse. Auquel on peut répondre tous ces parce que qui émergeaient dans mes premières phrases : parce que j’étais disponible pour cette rencontre, parce que l’autre est captivant / beau / qu’il a ce petit quelque chose de pétillant, parce que – même si ce n’est pas glorieux – j’étais seul(e), parce que nous avons des points communs, parce que nos projets de vie se rejoignent… Autant d’explications qui contiennent toutes une part de vérité sans qu’aucune ne soit complète. Lire la suite
Peau neuve – Lili Cros et Thierry Chazelle
20 Jan
J’ai cherché dix façons de commencer à parler de Lili Cros et Thierry Chazelle, et je n’en ai malheureusement trouvé aucune autre que « j’ai cherché dix façons de commencer à parler de Lili Cros et Thierry Chazelle ». Ce qui, j’en conviens est fort peu satisfaisant, et encore moins percutant ou de nature à informer ceux qui liront ce billet sur qui ils sont et ce qu’ils font.
J’en viens donc rapidement aux faits. D’abord, qui ils sont : deux musiciens qui ont uni leur cœur et leur vie avant de réunir leurs textes, leurs instruments et leurs voix sur les scènes de France (et peut-être d’ailleurs). Ce qu’ils font : à peu près ce qui est dit dans la phrase précédente, ils réunissent leurs textes, leurs instruments et leurs voix pour offrir au public des scènes sur laquelle ils se produisent leur passion pour la musique, avec la générosité qui caractérise un couple qui s’aime et qui semble aussi aimer les autres. Lire la suite
La Bonne nouvelle
14 JanLes spectacles traitant du monde du travail ont toujours été présents, et même nombreux. Mais, jusqu’à il y a quelques années, leur orientation était souvent caricaturale et ne montrait que des rapports binaires et sans nuance avec « les gentils » d’un côté et « les méchants de l’autre » . Étrangement, la crise économique de 2008 a eu cet effet bénéfique de dé-binariser les pièces traitant de l’emploi et plus généralement du système économique. Et d’inspirer des auteurs venus de l’intérieur du système ou des organisations dont ils parlent et/ou ayant mené un vrai travail d’investigation.
François Bégaudeau et Benoît Lambert, auteurs de « La Bonne Nouvelle » ont ainsi choisi de montrer les coulisses du « monde des dominants » (selon leur propre terme) avec un regard critique d’autant plus intéressé qu’il est juste et étayé. Tous deux nés en 1971 et ayant fait de brillantes études littéraires, ils donnent corps dans la pièce à 5 jeunes cadres dynamiques, ambitieux et « ayant réussi » qui vont chacun faire face à une énorme désillusion après quelques années de carrière. Avec des prénoms naturellement non choisis au hasard au regard du titre de la pièce : Jeanne (Elisabeth Hölzle), Madeleine (Géraldine Pochon), Marthe (Anne Cuisenier), Simon (Emmanuel Vérité) et Luc (Pierric Plathier). Cinq disciples fervents croyants des promesses de l’évangile des grandes entreprises. Lire la suite
Faust
14 JanIl est toujours compliqué de porter à la scène des textes certes riches et , mais aussi complexes que ceux d’un auteur comme l’illustre Goethe. C’est le défi que s’est lancé le Théâtre du Ranelagh en programmant Faust, ou l’histoire – inspirée par la vie de l’astrologue et alchimiste du même nom ayant vécu aux XVème et XVIème siècle et déjà inspiré une pièce de théâtre au XVIIème siècle.
Dans la de Goethe, Faust, savant renommé et brillant, cherche, malgré la réputation dont il jouit, cherche à rompre l’ennui où il se trouve et à s’initier aux plaisirs du commun des mortels. Il choisit ainsi le rusé Méphistophélès pour guide et accompagnateur, en échange de son âme et ‘sen va ainsi à la conquête de ce qu’il espère ou tout du moins croit pouvoir le satisfaire. Lire la suite