Après Providence, le hasard de ma vie de spectatrice m’a amenée de nouveau à découvrir une pièce qui aborde les transformations liées à l’attentat du 11 septembre à New York. Cette fois, on y découvre 6 protagonistes, tous brillants et carriéristes, la trentaine environ, dont les vies en apparence bien rangées vont basculer aussi brusquement que les tours se sont écroulées ce jour-là. Jared, un jeune critique de cinéma (Kevin Janas), prend l’apéritif avec son meilleur ami Lawton, directeur d’une agence de mannequins (Sébastien Scamaroni), lorsqu’il reçoit un appel téléphonique de Léa, sa petite amie depuis cinq ans (Elena Young).
Cette dernière lui annonce qu’elle est enceinte, nouvelle qui, le mettant face à ses responsabilités, ne provoque pas l’enthousiasme que celle-ci aurait légitimement pu attendre. Peu prompt en effet à se projeter jusque-là, cette nouvelle va agir comme un électro-choc et le conduire à envisager (enfin) le mariage, décision qui semble davantage dictée par la bienséance que par un réel désir d’engagement, toute ferme qu’elle apparaisse.
En attendant le retour de Léa, ils accueillent Pete, le petit frère de Jared (Guy de Tonquédec), étudiant en stage dans un cabinet de consultant, ainsi que Lane, mannequin plantureuse n’ayant pas la langue dans sa poche, conviée par Lawton avec des intentions non entièrement platoniques. Lane va cependant rapidement au cours de la soirée porter un regard insistant sur Jared et commence à le draguer lourdement lorsque Léa rentre. Contrariée par l’attitude de Jared lors de son appel, elle n’épargnera pas cette intruse peu subtile qui se trouve décidément là au mauvais moment et lui permet d’évacuer son ire.
Le couple finit par se retrouver face à face, et il lui fait une demande en mariage pour le moins maladroite et logiquement pas très bien accueillie. Mais l’on découvrira lors de l’arrivée de Norah, l’amie féministe d’Elena (Emilie Le Néouanic), que ces « fiançailles peu spontanées » ne sont pas le seul motif de doute de la future jeune maman. Au fil des discussions par deux, trois ou tous ensemble, les liens qui unissent ces six personnages se dessinent avec plus de précision, les questions sur la sincérité de chacun également.
Et puis arrive quelques jours plus tard ce terrible évènement, alors que Léa et Norah devaient se retrouver le matin même dans les fameuses tours, et que les six amis avaient prévu de dîner ensemble. Chacun arrive au compte-gouttes dans l’appartement de Jared, lequel est totalement dévasté à l’idée d’avoir peut-être perdue sa compagne et leur bébé, et réalise enfin les sentiments qu’il éprouve à leur égard. L’atmosphère de chaos qui règne partout amènera chacun à révéler son vrai visage et prendre des décisions que l’on n’attendait pas d’eux. Cette jeune troupe très sympathique nous emporte dans ce tourbillon de doutes et de découvertes, dans les émotions propres à cette période propice aux décisions importantes, et dans l’atmosphère inquiétante de New-York en ce jour particulier que personne n’a oublié. Un joli mélange d’humour et de réflexion sur la vie, l’amour, et le choix d’assumer ses envies.
Plus d’infos :
- Before and after, jusqu’au 6 mai 2018, du mercredi au samedi à 21h30, le dimanche à 16h
- Théâtre du Funambule Montmartre, 53, rue des Saules, 75018 Paris
- http://www.funambule-montmartre.com/before-and-after/
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