Lorsqu’il arrive sur scène, Réda Seddiki communique une impression de sérénité. Avec ses cheveux ébouriffés, son pantalon volontairement trop court et ses chaussettes de couleur forcément apparentes de ce fait, il incarne parfaitement la figure d’un homme à la fois calme et capable de dérision. A l’image de ces deux mètres de liberté qu’il nous offre, à la manière d’un pince-sans-rire qui sait parfaitement s’y prendre pour faire sourire.
Vivant entre deux cultures, son Algérie natale et la France, il emmène le public pour un très agréable et trop court voyage dans le pays qui l’a vu naître. Brocardant au passage la politique des deux pays en s’amusant de la démocratie et des extrémismes à la française tout autant que des réélections successives du président Bouteflika. Et surtout, en nous entraînant dans l’univers des cafés algériens où se croisent plusieurs personnages à la fois drôles et touchants.
A la fois profond et léger, ce texte irrévérencieux mais pas trop nous permet tout autant de nous amuser de nous-mêmes et de ce peuple avec lequel la France partage un grand pan d’histoire que de réfléchir aux petites et aux grandes choses de la vie, à la résilience et à la solidarité. Et de réaliser que le thé à la menthe et le raisin macéré peuvent faire bon ménage… ou presque selon la façon dont on les mélange.
Plus d’infos :
- Réda Seddiki dans Deux mètres de liberté, jusqu’au 30 décembre 2018, le dimanche à 19h
- Théâtre du Lucernaire, 53 rue Notre-Dame des Champs, 75006 Paris
- http://www.lucernaire.fr/theatre/2463-reda-seddiki.html
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