Rarement dans l’histoire des crises sanitaires
L’on a entendu tant de voix contestataires
Autour de ces rectangles de tissu ou papier
Visant à limiter le nombre « d’estropiés »
D’abord jugés suspects puis superfétatoires
Ils sont entrés au cœur des débats du prétoire
Et surtout de la « guerre » contre ce nouveau mal
Se jouant entre puissances internationales
Les citoyens, perdus, ont ouï, hébétés
Ces revirements sur leur efficacité
Certains les adoptant dès les premiers instants
Les autres hésitant, ou jouant les résistants
Les soignants, à bon droit, voulant éradiquer
Ce virus inédit, se sont plaints d’en manquer
Réclamant de vrais stocks de tests et équipements
Que ne compensaient pas les applaudissements
Plus généralement, en termes de protection
Le masque est apparu comme une obligation
Pour se déconfiner et jouir de l’été
Il a été acté qu’il fallait en porter
Si beaucoup, c’est dommage, continuent à chouiner,
Les autres, bon gré mal gré, se couvrent bouche et nez
Désireux d’assumer leurs responsabilités
Et, autant que possible, d’assurer leur santé
Bien que les stocks arrivent enfin de la lointaine Chine
Mais aussi d’ateliers ou de proches usines
La pénurie demeure, doublée d’une inflation
Qui pousse à innover pour leur fabrication
Pliage ou découpage d’anciens oripeaux
Ou de tissus fleuris et soyeux pour la peau
Couture vitesse éclair avec la vieille Singer
Ou bien avec patience, à la main, sans manières
Chacun.e selon ses goûts, son budget, ses talents
Fait son stock pour pouvoir sortir bon an mal an
Acceptant pour beaucoup assez difficilement
Les contraintes que présente ce nouvel ornement
Loin du charme de Zorro ou bien de Fantômette
Ce masque très couvrant qui cache les pommettes
Fait de ceux qui le portent de précieux acteurs
D’un monde où le Covid cesse d’être destructeur
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