
Lorsque j’ai su qu’une nouvelle pièce de Carole Fréchette était à l’affiche, mon attention a immédiatement été attirée. Parce que j’aime ses écrits. Je vous ai déjà parlé de Jean et Béatrice, qui est un de mes textes de théâtre préférés. Il y a aussi la peau d’Elisa, ce quasi-monologue à la frontière du fantastique, fait de phrases qui ne m’ont pas laissée indifférente. Faute de temps, j’étais passée à côté des 7 jours de Simon Labrosse à l’automne. Cette fois, prévenue bien à l’heure, j’ai rapidement pris ma place. Et je ne suis pas déçue du voyage.
D’abord du lieu lui-même. Parce que oui, il existe encore des théâtres parisiens où je n’ai jamais mis les pieds, et la salle des Artistic Athévains faisait partie de ceux-là. Ce qui est une erreur. Parce qu’elle fait partie de ces endroits où l’on se sent bien. A la fois moderne par sa construction et son mobilier et hors du temps, grâce à cette librairie cafétéria, ou à ce café livresque, prenez-vous comme vous voulez. L’architecture de la salle de spectacle aussi. Si les gens sujets au vertige peuvent être impressionnés, il n’en reste pas moins que l’idée d’avoir une pente très forte permet que chaque rangée de siège dépasse suffisamment de celle de devant pour ne pas être gêné par son voisin de devant, si grand soit-il. La « petite » femme que je suis en sait gré au concepteur.
Mais je digresse encore une fois au lieu d’en venir au spectacle lui-même. Volontairement, j’ai choisi d’en lire le moins possible. Pour me laisser surprendre par cette auteur québécoise qui jusque-là ne m’a pas déçue. Je savais juste qu’il s’agissait de l’histoire d’une femme découvrant l’existence de Yu, jeune chinois ayant blasphémé un portrait de Mao en 1989 et emprisonné pour cela. Mais je n’avais aucune idée de ce qu’un événement en somme si bénin – la lecture d’un article sur Internet – pouvait donner sous la plume de la talentueuse Carole. Et cela a dépassé toutes mes espérances. Lire la suite →
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