Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais presque systématiquement, lorsque que vous demandez à quelqu’un s’il va bien, ou lorsque l’on vous lance un « salut ça va ? », la réponse va être oui. Et heureusement, le plus souvent, ce oui reflète à peu près la réalité. Mais vous remarquerez aussi que c’est un oui de convenance. Pas un oui hyper dynamique comme quelqu’un qui a une pêche à vous escalader l’Everest va avoir envie de lancer pour témoigner de son enthousiasme. Pas un trop petit oui non plus, qui pourrait trahir une baisse de régime ou des préoccupations plus importantes. Juste une réponse qui permet de ne pas creuser. De rester dans la neutralité.
Ce oui, de même que le « salut ça va » qui le précède est pour moi l’une des nombreuses manifestations du culte des apparences. Parce qu’aujourd’hui, on cherche souvent avant tout à donner une bonne image de soi, à montrer une personnalité agréable mais en restant assez lisse, en ne cherchant à se démarquer que si l’on pense pouvoir en retirer un profit quelconque. Ainsi, certains soigneront particulièrement leur look et leur allure en espérant plaire davantage au sexe opposé, allant même parfois jusqu’à en faire trop dans ce sens. D’autres feront preuve d’un excès de zèle face à leur patron, voire à friser le fayotage pour progresser dans leur job. D’autres encore iront jusqu’à défendre des opinions qui ne sont pas les leurs pour pouvoir être acceptés dans certaines sphères. Je ne dis pas que faire des efforts pour accroître sa sociabilité ne soit pas défendable en soi, ni que certains ajustements ne sont pas nécessaires pour éviter des tensions inutiles. Mais pas au prix de son intégrité. Lire la suite