Enfants, lorsque les « grands » nous interrogeaient sur le métier que nous envisagions pour plus tard, lorsque nous serions grands nous aussi, nous fourmillions d’imagination. Et nous citions des métiers qui nous paraissaient prestigieux parce que les histoires que nous lisions ou ce que nous nous en imaginions leur conféraient un prestige qui nous paraissait attirants. Et pourtant, si l’on y regarde de plus près, bien de ces vocations précoces finissent aux oubliettes. Petit tour d’horizon non exhaustif de ces désirs d’enfants non concrétisés et de leur désirabilité à l’épreuve des critères d’adultes :
Roi / Reine / Président.e de la République : ces métiers un peu hors du commun ne manquent évidemment pas d’attractivité, que l’on ait 5 ou 55 ans. Logement de fonction spacieux et luxueusement meublé et décoré dans les meilleurs quartiers de la capitale, résidence(s) secondaire(s) pour les monarques, rémunération confortable voire très confortable, chauffeur privé (jamais d’attente en gare ni à l’aéroport), pouvoir et influence, visites aux puissants et puissantes de ce monde, la vie de chef.fe d’Etat recèle d’atouts difficiles à dénigrer. Malgré tout, la responsabilité immense souvent assortie d’un vieillissement accéléré, les déplacements permanents, les dossiers et informations à intégrer en permanence, la nécessaire vigilance à chaque phrase ou expression prononcée en public, les risques géopolitiques, l’obligation permanente de disponibilité et autres contraintes peuvent faire réfléchir à deux fois avant de briguer la place suprême. D’autant que les chausse-trappes des adversaires déçus ne manquent pas, plus encore pour les présidents ou présidentes démocratiquement élus dans des républiques non bananières et n’ayant pas réussi à faire passer une loi les rendant rééligibles à vie ou quasiment. Quitte à poursuivre ce dessein, briguer le titre de despote paraît plus sûr et avantageux (propos ironique vous l’aurez je l’espère compris, expérience à éviter de tenter sur votre territoire).
Lire la suite →