Archive | avril, 2013

Les vrais faux couples

28 Avr

Il y a quelque temps déjà, je vous parlais de mon envie d’être aimée d’un homme, et de l’aimer aussi, enfin en gros de vivre une romance à la Disney, les histoires de partage des tâches ménagères en plus, les robes de meringue en moins. Rassurez-vous (ou pas), c’est une envie qui perdure, je ne crois pas à la félicité dans le célibat éternel. Je dis toujours oui au couple. Mais pas à n’importe quel prix, et c’est l’objet de mon article du jour.

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais il m’arrive souvent en effet, lorsque je vois deux personnes ensemble, de me demander ce qui peut bien les réunir. Parfois, je me dis que peut-être, ce qu’elles véhiculent à l’extérieur n’est qu’une facette parmi d’autres, ou que j’assiste juste à une scène de leur vie, que peut-être que l’un des deux est dans un mauvais jour, ou les deux, allez savoir. Être à deux, c’est un défi de chaque journée, bien évidemment, et il est logique d’avoir ses jours sans, ou même des périodes un peu sous tension. Mais tout de même, il est des duos dont l’apparence a de quoi intriguer.

Pas plus tard qu’hier, dans la salle d’attente du dentiste, j’en ai eu l’illustration. Avec un couple de vieux. Oh, pardon, j’ai dû choquer quelques défenseurs du politiquement correct, je reprends donc : avec un couple d’âge mûr (vraiment mûr, dont on peut dire qu’il frisait le blet). Donc je vous refais la scène : monsieur et madame arrivent dans la salle d’attente et s’assoient chacun à un bout de la pièce, ce qui déjà en soi est étrange. Là-dessus, chacun commence à feuilleter, lui son journal, elle les magazines mis à disposition, avant que « la scène » ne commence. Donc madame se met à parler (très fort, puisque son conjoint est à l’autre bout de la pièce et sans doute pas affublé de l’ouïe d’un jeune homme de 20 ans) de coiffeur. Monsieur réagit mollement puis fait semblant de ne pas entendre (le quidam que je suis se rendant compte d’une mauvaise foi ostensible plutôt que de l’oubli de son sonotone). Elle se répète, lui grogne toujours en l’ignorant, puis annone 2 mots. Elle reprend, arguant on ne sait pourquoi qu’elle ne peut pas y aller lundi, qu’elle ira le 29. Elle lui demande c’est quand le 29. Lui fait semblant de réfléchir, dit que c’est mercredi. Avant de réaliser que le 29 c’est mardi. Donc palabres interminables sur le 29 et sur mardi, madame s’enfonçant dans un délire sur le 29, mardi, le 30 et ses cheveux, monsieur ignorant totalement sa femme, et les quidams ayant envie de fuir loin, très loin, et se disant même qu’au final, ils seront plus à l’aise une fois sur le siège du dentiste. Visiblement en tout cas, ces deux vieux (pardon, ces deux personnes âgées) ne respiraient pas l’amour.

Encore une fois, tout cela était peut-être juste passager, ou lié à la pleine lune. Mais ça pose question. Parce que des épisodes comme cela, nous en avons tous vu. Ou vécu. Ou peut-être certains d’entre vous vivent-ils cela aujourd’hui au quotidien. Ce sentiment qu’il y a deux personnes qui partagent un toit pour des raisons difficiles à expliquer. Lire la suite

La fin du monde est pour dimanche

28 Avr

Cette semaine, j’ai découvert François Morel. J’entends déjà certains d’entre vous s’indigner : comment, toi qui aimes la culture, le théâtre et tout ce qui s’ensuit, tu ne connaissais pas François Morel ? Tu te fous de notre gueule ?  Les Deschiens ? France Inter ? Eh bien non, je dois l’avouer, je n’ai jamais vu aucun sketch des Deschiens et je n’écoute pas France Inter. Bon OK, il a aussi joué dans plein de films et de téléfilms, sans doute ai-je donc dû le voir apparaître à l’écran à l’occasion, mais ça ne m’avait pas marquée plus que cela.

Donc, pour ceux qui comme moi, sont passés à côté, un petit récap sur la Vie du Monsieur : homme âgé de 52 ans, né dans la charmante bourgade de Flers en Normandie, François Morel est d’abord un littéraire qui après sa licence, s’est orienté vers des cours de comédie. Sa carrière débute dans Palace, sous la direction de Jean-Michel Ribes, avant de décoller, donc, avec les Deschiens. Pour plus de détails, je vous laisse prendre connaissance de sa biographie complète. Toujours est-il qu’après un peu plus de 35 ans de carrière, durant lesquels il a joué dans 3 quintaux de films et téléfilms, écrit quelques ouvrages et est resté fidèle aux planches, il sévit actuellement à La Pépinière Théâtre, qui lui a donné « Carte blanche » pour sa programmation, depuis janvier et jusqu’en juin, dans « La fin du monde est pour dimanche ».

Le titre pourrait comme cela vous sembler un rien macabre et vous freiner dans votre élan. Et pourtant, la seule chose menacée de mort dans ce spectacle, c’est la morosité. Aucune raison donc, de se priver d’aller y assister. Le titre n’est qu’une référence à l’une des saynètes de ce seul en scène époustouflant, qui dit en substance que la vie, c’est comme une semaine : le lundi, on naît, le dimanche on meurt. Est-ce pour cela d’ailleurs que notre ami ne jour que du mardi au samedi ? Un relan de superstition pour éviter le côté trop balbutiant de la pièce à peine née et celui dangereux du fatal déclin ?

Toujours est-il qu’au-delà de cette intéressante métaphore, M. Morel (ne pas confondre avec mort-ailes) nous régale de moments tendres, drôles, nostalgiques, drôles, inventifs, drôles, et puis aussi drôles tout courts. Lire la suite

A Monsieur le Trésor Public

23 Avr

peanuts impôts

Cher Trésor Public,

Je viens de recevoir ta traditionnelle lettre de printemps. Je tenais donc en début de ce courrier que je t’adresse te remercier pour ta sollicitude. Il y a peu de gens qui comme toi prennent la peine de m’écrire cinq fois par an une lettre personnalisée, de 4 pages en plus à chaque fois, et ce avec une régularité de métronome : février (premier tiers), mai (deuxième tiers), juin (déclaration), septembre (troisième tiers) et novembre (taxe d’habitation). Je dois dire que je suis sensible à toute cette attention dont tu fais preuve à mon égard.

Cela étant, pour être très honnête, et même si chacun de mes amis m’est précieux et que je suis d’accord pour dire que l’amitié n’a pas de prix, ton amitié m’est très chère au sens premier du terme. Il m’arrive en effet de recevoir parfois des lettres non timbrées, mais je n’ai pas souvenir que le montant que je règle à La Poste s’approche même de très loin de celui que je dois régler lorsque tu te tournes vers moi.

Je précise que je suis plutôt généreuse de nature, mais que là, je me trouve un tant soit peu embêtée, en particulier au mois de septembre, lorsque, revenant tout juste de vacances, tu me parles de solde, et que tu m’indiques un chiffre qui ne me semble pas très bradé. Lire la suite

Le Choc d’Icare

21 Avr

Cela faisait quelque temps que je n’étais pas retournée dans l’une de ces très petites salles, ces théâtres de poche qui sont à mon sens une spécificité française et plus encore parisienne. Je tiens à souligner ce point, parce que c’est dans ces salles-là que mon addiction s’est formée. L’ambiance intimiste, l’âme de ces lieux souvent inversement proportionnelle à leur taille, le fait que l’on ose y programmer des spectacles différents, qui peuvent ne pas « faire d’audience », mais qui très certainement ont un public, tous ces éléments qui permettent une richesse de production que les grandes salles ne pourraient pas forcément assurer.

Et là, le Tremplin Théâtre, mignon petit lieu caché au cœur du très agréable quartier des Abbesses, s’est permis une prise de risque. Et il a eu raison. Parce qu’en prenant moi aussi le risque d’aller voir ce Choc d’Icare, j’ai eu une joie aussi grande que si j’avais gagné l’un des gros lots de la tombola des pompiers.

Cette pièce est de celles qui vous remuent, qui vous font rire, qui vous suspendent aux lèvres des acteurs, guettant leur prochaine réplique, qui vous font même arrêter de respirer par instants. L’amour et la haine, la peur, la fragilité, la domination, la résistance, tout y est. Cela commence avec légèreté : Ariane, la cinquantaine passé, a rencontré Romain, pré-quadra, dans un club et passé la nuit avec lui. Seulement, Romain n’était pas là par hasard, il a des comptes à régler avec la « petite madame », comme il la nommera à plusieurs reprises. Et au jeu du chat et de la souris, ils excellent tous les deux. Et en même temps, ils perdent aussi tous les deux. Parce qu’ils ne veulent pas ni l’un ni l’autre voir leur carapace se craqueler. Et pourtant, quand on joue avec les sentiments des autres, on se retrouve soi aussi pris dans l’engrenage que l’on crée. Lire la suite

Du plafond de verre et de l’entresol en acier

18 Avr

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Ces derniers jours, sans doute en raison d’un fait médiatique ou de la sortie d’un futur bestseller qui m’ont hélas échappé, je vois abonder dans la presse et sur les réseaux sociaux plein de discours sur le fameux plafond de verre. Il semblerait qu’il y ait une urgence absolue à s’attaquer à ce problème qui n’est pourtant pas nouveau, loin s’en faut. Je ne souhaite pas négliger cette cause, qui est noble et se doit d’être dignement défendue. D’autant qu’il a été plusieurs fois démontré que lorsque l’équipe dirigeante est réellement mixte, la performance de l’entreprise est en moyenne meilleure que lorsqu’elle ne l’est pas. Je ne souhaite pas non plus défendre ici l’idée que le fait que des femmes dirigent rendrait en soi l’organisation plus performante. Je pense que c’est la complémentarité entre les apports respectifs des uns et des unes qui fait que le fonctionnement d’une société gagne en efficacité. A ce titre, je suis donc plus que favorable à ce que les femmes puissent accéder au sommet de la pyramide. Mais pourquoi se cantonner à ce niveau lorsque l’on aborde la thématique de l’évolution de carrière ?

Parce que ce soir, au cas où vous ne seriez pas au courant, je vais vous faire deux grandes révélations :

  1. Dans beaucoup de secteurs et d’entreprises, les femmes progressent moins vite que les hommes (y compris lorsqu’elles n’ont pas d’enfant) ;
  2. Tout le monde ne rêve pas de la place de PDG ou membre associé de la Direction, et cela autant dans les PME que dans les grandes entreprises, et autant parmi les hommes que parmi les femmes.

Ce qui fait qu’à mon sens, il faut, plutôt que de se contenter de regarder la face émergée de l’iceberg, considérer le bloc dans son ensemble si l’on souhaite faire évoluer les pratiques. Tout d’abord, sur la question du développement professionnel des femmes en comparaison avec celui des hommes. Lire la suite

Stomp

14 Avr

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Décidément, le chiffre « huit » et le Casino de Paris font bon ménage !! Après Séquence 8 il y a quelques semaines par les 7 doigts de la main qui s’étaient trouvé un nouveau larron, huit nouveaux artistes ont débarqué jusqu’au 28 avril. Enfin, quand je dis nouveaux, ils ne le sont pas vraiment. En fait, les fondateurs de Stomp sévissent depuis plus de vingt ans et ont créé plusieurs troupes qui tournent à l’international.

Sur le papier, le concept peut paraître simple, incongru aussi : réinventer les percussions avec des objets de la vie courante. Du balai à l’évier, du matériel de chantier à la boîte d’allumettes, de la boîte de conserve au rouleau de peinture, tout est bon pour faire du bruit. Et le résultat est étonnant. Un peu comme le quatuor a réinventé l’art de jouer avec les instruments à cordes, eux réinventent non seulement l’art de « percussionner », mais aussi les instruments eux-mêmes. Et le tout sans oublier d’être drôles.

Ainsi, pendant plus d’une heure trente, nous sommes propulsés dans un univers où les objets que nous voyons tous les jours montrent leur musicalité, tantôt comique, tantôt poétique, tantôt tendance faites du bruit, encore plus de bruit. Impossible de détourner le regard dix secondes sans rater un effet de manche, impossible aussi de prévoir ce qui va suivre. Lire la suite

Autour de l’innocence

14 Avr
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Peinture : Rafal Olbinski

Alors que nous, Parisiens frigorifiés, voyons enfin revenir le soleil, espoir d’un printemps qui dure, « let the sunshine » en top de la playlist de notre lecteur mp3, les tensions continuent de s’accumuler dans les lieux de pouvoir. Et cette semaine, entre plagiat rabbinique, batailles à coups de patrimoines autour de l’affaire Cahuzac (et pour une fois, les hommes politiques cherchent à montrer qu’ils ont tous la plus petite… fortune), durcissement de certaines manifestations, bataille Bové-Mélenchon, et j’en passe certainement, la grêle des giboulées d’avril ne s’est pas abattue qu’au sens propre sur notre patrie.

Dans ce contexte pour le moins peu enthousiasmant, l’idée m’est venue de faire l’apologie d’une valeur devenue désuète, décriée presque parfois pour être assimilée à  de la naïveté aigüe, celle de l’innocence. D’abord, pour les sujets que j’ai mentionnés il y a quelques phrases, j’aimerais rappeler que l’on trouve, parmi les définitions associées à cette notion, l’«état de quelqu’un qui n’est pas coupable d’une faute déterminée ». Or, on le voit bien en ce moment, les soupçons de culpabilité qui pèsent sur nos dirigeants à tous niveaux (tant dans la sphère politique qu’économique), l’impression qu’il se trame des magouilles dans beaucoup d’entreprises, les révélations de culpabilité avérée créent un climat de méfiance, voire de défiance, qui n’incite pas à avancer ensemble vers un chemin nous ramenant à la croissance, du PIB comme de la place de l’humain.

Mais plus que la non-transgression volontaire des règles, l’innocence est l’«état de quelqu’un qui est incapable de faire le mal ». Je reconnais bien volontiers que, passés 4 ou 5 mois d’existence (allons même jusqu’à 9-10 mois si vous voulez), il serait utopique de croire qu’une innocence totale, répondant à cette définition, est possible. Mais n’est-ce pas un caractère que nous admirons, en particulier chez les enfants, cette fraîcheur, cette ignorance presque exhaustive de ce qui ne va pas dans le sens du bien et du progrès, qui malheureusement diminue progressivement au fur et à mesure que chaque être vieillit ? Lire la suite

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