Il y a quelque temps déjà, je vous parlais de mon envie d’être aimée d’un homme, et de l’aimer aussi, enfin en gros de vivre une romance à la Disney, les histoires de partage des tâches ménagères en plus, les robes de meringue en moins. Rassurez-vous (ou pas), c’est une envie qui perdure, je ne crois pas à la félicité dans le célibat éternel. Je dis toujours oui au couple. Mais pas à n’importe quel prix, et c’est l’objet de mon article du jour.
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais il m’arrive souvent en effet, lorsque je vois deux personnes ensemble, de me demander ce qui peut bien les réunir. Parfois, je me dis que peut-être, ce qu’elles véhiculent à l’extérieur n’est qu’une facette parmi d’autres, ou que j’assiste juste à une scène de leur vie, que peut-être que l’un des deux est dans un mauvais jour, ou les deux, allez savoir. Être à deux, c’est un défi de chaque journée, bien évidemment, et il est logique d’avoir ses jours sans, ou même des périodes un peu sous tension. Mais tout de même, il est des duos dont l’apparence a de quoi intriguer.
Pas plus tard qu’hier, dans la salle d’attente du dentiste, j’en ai eu l’illustration. Avec un couple de vieux. Oh, pardon, j’ai dû choquer quelques défenseurs du politiquement correct, je reprends donc : avec un couple d’âge mûr (vraiment mûr, dont on peut dire qu’il frisait le blet). Donc je vous refais la scène : monsieur et madame arrivent dans la salle d’attente et s’assoient chacun à un bout de la pièce, ce qui déjà en soi est étrange. Là-dessus, chacun commence à feuilleter, lui son journal, elle les magazines mis à disposition, avant que « la scène » ne commence. Donc madame se met à parler (très fort, puisque son conjoint est à l’autre bout de la pièce et sans doute pas affublé de l’ouïe d’un jeune homme de 20 ans) de coiffeur. Monsieur réagit mollement puis fait semblant de ne pas entendre (le quidam que je suis se rendant compte d’une mauvaise foi ostensible plutôt que de l’oubli de son sonotone). Elle se répète, lui grogne toujours en l’ignorant, puis annone 2 mots. Elle reprend, arguant on ne sait pourquoi qu’elle ne peut pas y aller lundi, qu’elle ira le 29. Elle lui demande c’est quand le 29. Lui fait semblant de réfléchir, dit que c’est mercredi. Avant de réaliser que le 29 c’est mardi. Donc palabres interminables sur le 29 et sur mardi, madame s’enfonçant dans un délire sur le 29, mardi, le 30 et ses cheveux, monsieur ignorant totalement sa femme, et les quidams ayant envie de fuir loin, très loin, et se disant même qu’au final, ils seront plus à l’aise une fois sur le siège du dentiste. Visiblement en tout cas, ces deux vieux (pardon, ces deux personnes âgées) ne respiraient pas l’amour.
Encore une fois, tout cela était peut-être juste passager, ou lié à la pleine lune. Mais ça pose question. Parce que des épisodes comme cela, nous en avons tous vu. Ou vécu. Ou peut-être certains d’entre vous vivent-ils cela aujourd’hui au quotidien. Ce sentiment qu’il y a deux personnes qui partagent un toit pour des raisons difficiles à expliquer. Lire la suite