Archive | février, 2015

Lexique de l’entreprise

28 Fév

travail

Après plusieurs mois sans écrire une seule ligne sur le monde merveilleux du travail, ses réunions, ses espaces ouverts et sa gouvernance, je me suis livrée à l’exercice périlleux de vous en présenter les aspects les plus emblématiques en quelques mots. Plus précisément en 26 mots, comme le nombre de lettres de l’alphabet, avec naturellement classement par ordre alphabétique (oui je suis un peu maniaque de l’organisation, que cela vous plaise ou non). Je vous laisse donc à la découverte ou à la redécouverte des lieux où s’égayent quotidiennement les salariés.

A comme Arrivée (heure) : moment qui cristallise souvent beaucoup les tensions, côté salariés à cause de la nervosité d’être en retard quand le bouchon sur la rocade survient ou que le tram est bloqué à cause d’une voiture sur la voie, côté employeurs parce que si tout ne démarre pas à l’heure dite, c’est le retard assuré dans la livraison. Et pour les personnes ayant une latitude un peu plus forte (notamment les cadres forfaits jours), l’horaire d’arrivée est souvent le jeu d’une lutte de pouvoir latente et l’occasion de faire bisquer le chef ou de déverser son ire sur le subordonné.

B comme Bien-être : notion fourre-tout derrière laquelle on met un peu de tout et surtout beaucoup de n’importe quoi. Dans un monde idéal, sentiment éprouvé par le salarié quand il peut faire son travail sans nuisance particulière, c’est-à-dire sans pollution sonore, visuelle ou morale et avec un ordinateur, une machine et des outils qui fonctionnent.

C comme Carte de visite : rectangle de papier cartonné sur lequel sont inscrits le nom et les coordonnées professionnelles de celui qui la possède, mais surtout son intitulé de poste, preuve ultime de sa supériorité sur une grande partie du reste du monde. Pour donner du relief, on privilégiera donc des termes tels que « directeur / directrice », « prospective », « stratégie », « groupe / zone », « évaluation », « communication », « relations », « développement », de préférence en en cumulant le plus possible. A l’inverse, on cachera cette carte si elle contient des mots comme « junior », « chargé de », « région Limousin » (mes excuses aux habitants du Limousin) ou « production » (métier non noble).

D comme Dossiers : éléments de décoration de bureau ou d’ornement de placard (pour les personnes disposant d’un placard) qui présentent la particularité de pouvoir s’empiler les uns par-dessus les autres sans nécessiter la même réflexion que lorsque vous jouez à Tétris. Le rangement des feuilles à l’intérieur desdits dossiers et l’esthétique de leur empilement est généralement le reflet du degré de maniaquerie ou à l’inverse de désorganisation de la personne qui en a la responsabilité. Lire la suite

Blind date

22 Fév

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Le titre de cette nouvelle pièce du théâtre de la Huchette, célèbre pour être LE théâtre parisien dédié à Ionesco (la cantatrice chauve s’y joue sans interruption pour la 59ème année consécutive) induit volontairement en erreur. Parce que l’on s’y attend naturellement à l’une de ces rencontres arrangées entre deux âmes esseulées ayant accepté de faire confiance à l’intuition de proches bien intentionnés.

Et pourtant, première jolie surprise, ce texte de l’argentin Mario Diament, traduit pour l’occasion par Françoise Thanas, nous emmène loin de l’univers du dîner galant. Dans un parc précisément, illuminé des couleurs du début du printemps. Enfin c’est ce qu’il nous est donné d’imaginer. Parce que, comme le personnage principal, nous ne le verrons pas. Il est aveugle, nous le serons aussi. Ce rendez-vous , c’est en effet celui d’un vieil écrivain ayant perdu la vue. Un rôle presque sur mesure pour Victor Haïm, auteur de théâtre prolixe qui, pour fêter dignement ses 80 ans, s’offre un passage sur les planches où il n’était pas monté depuis 34 ans. Lire la suite

Brigade financière

22 Fév

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Au risque de me répéter, je suis une accro absolue du Ciné 13 Théâtre, lieu atypique situé du côté de Montmartre et de ses petites rues pleines de charmes. Et bien entendu à son accueil toujours chaleureux (avec bar sur place pour les amateurs) et surtout à ses canapés touges des trois premiers ranges, dans lesquels on s’enfonce avec délices. Mais bien sûr, je ne serais pas aussi accro si la programmation n’était pas au niveau. Et c’est encore une fois le cas avec cette pièce qui ravira les amateurs de théâtre, les financiers et tous ceux qui travaillent dans le milieu juridique.

Brigade financière, c’est donc l’histoire de la garde à vue d’un grand patron du CAC 40 accusé d’abus de biens sociaux. Avec dans le rôle de ce patron arrogant Hugues Leforestier. Et face à lui une commissaire de la brigade financière aux nerfs solide incarnée par Nathalie Mann. Ces deux-là vont donc jouer durant 48h au jeu du chat et de la souris. Et quand deux professionnels chevronnés s’affrontent, la faiblesse et la cruauté changent de camp facilement. Lire la suite

Célibataires

22 Fév

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Prenez un petit théâtre niché dans une impasse du 11ème arrondissement répondant au nom bizarre de « Théâtre le Proscénium ». Mettez-y un comédien et une comédienne qui jouent le rôle d’employés d’une agence matrimoniale à l’ancienne déclinante à cause de la concurrence et du succès de tous les sites Internet. Rajoutez-y un texte écrit par l’auteur à succès (mérité) qu’est David Foenkinos. Ajoutez-y un piment d’espièglerie de la part de ces deux interprètes, Corinne Yvars et Jean-Pierre Baliros. Maintenant, calez-vous bien dans le fauteuil de cinéma un peu passé de mode qui vous sert de siège (et qui est tellement haut que vos pieds ne touchent pas le sol si vous ne mesurez pas au moins 1,65m). Vous êtes fin prêt. Maintenant, laissez-vous porter.

Sylvie et Michel travaillent donc depuis des années dans cette petite agence qui bat de l’aile et dont leur collègue, le troisième employé, vient d’être mis à la porte (avec décision à la courte-paille). Fiers d’exercer leur métier mais eux-mêmes seuls à la quarantaine, séparés / divorcés de leur ex-conjoint et ne s’étant toujours pas remis à sortir quelques années après. La proximité aidant, leur complicité s’est construite sans qu’ils s’en rendent réellement compte. Ou en tout cas pas au même rythme. Lire la suite

L’affaire Dussaert

22 Fév

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L’affaire Dussaert est un drôle d’objet théâtral, imaginé, interprété et écrit par Jacques Mougenot il y a déjà quelques temps puisque la pièce a obtenu un prix d’humour en 2007 au festival de Dax. Etonnante longévité donc pour ce spectacle un peu à part, qui ne ressemble ni à un one-man-show ni à un seul en scène, ni à un monologue. Mais alors qu’est-ce donc que cette fameuse affaire qui attire les foules depuis maintenant près de huit ans ?

Il s’agit « tout simplement » de ce que l’on pourrait nommer une « conférence satirique d’art contemporain » ayant pour objet, ou plutôt pour sujet, la vie et l’œuvre de Philippe Dussaert, peintre copiste de son état s’étant décidé sur le tard à se servir de son talent pour proposer ses propres œuvres. Les tableaux les plus éminents sont donc présentés après un réglage de comptes irrévérencieux mais des plus savoureux avec l’art contemporain et ses travers. Et il faut reconnaître que Jacques Mougenot s’est suffisamment renseigné pour épingler les travers et dérives de ce monde à part avec une dose certaines de réalisme. Lire la suite

Anna Christie

15 Fév

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En ce début d’année, le Théâtre de l’Atelier ressuscite un texte du dramaturge américain Eugène O’Neill dans l’ambiance d’écume et de varech d’un port qui pourrait se trouver n’importe où. Après une hospitalisation, la jeune Anna Christie, abandonnée par son père quinze ans avant à la mort de sa femme, à des cousins suédois qui l’ont exploitée comme fille de ferme débarque chez son géniteur pour se remettre sur pied sans avoir à travailler le temps d’être de nouveau en forme. Parce que loin de l’image qu’a décidé de s’en faire le vieux marin, sa chère tête blonde vit de la prostitution.

Inconscient des faits mais ravi de trouver de la compagnie, le vieux devenu alcoolique l’emmène avec elle en mer où elle se prend d’affection pour les vents forts et les secousses des vagues. C’est là que débarque Burke, naufragé qui voyant le chalutier s’y hisse avec ce qui lui reste d’énergie et tombe aussitôt amoureux de la jeune femme. Lire la suite

Quatre images de l’amour

15 Fév

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Une fois encore, je vais devoir frustrer l’ensemble d’entre vous en publiant ma chronique le jour de la dernière représentation de Quatre images de l’amour au Théâtre de la Tempête. Mais sait-on jamais, la pièce se rejouera peut-être ailleurs.

Le spectacle s’ouvre sur une femme dans une chambre d’hôtel, dont on ne comprend pas réellement si elle est folle ou juste extrêmement nerveuse. Cette femme attend son amant, ne tenant pas en place, passant d’une attitude séductrice à celle d’une petite fille apeurée, et profite de la présente rassurante du groom lorsque celui-ci paraît pour s’enquérir de ses éventuels souhaits. L’amant paraît et l’on sent une relation complexe entre ces deux amoureux clandestins. Motivée par l’adrénaline du danger d’être découverts et par une espèce de lutte pour le pouvoir. Avec pour prétexte aux absences de madame son poignet abîmé qui ne cicatrise pas. Et pour cause, l’amant est médecin et fait en sorte que la blessure se prolonge en l’entaillant avec méticulosité pour éviter toute réelle infection. Pas de bonheur autre dans ce couple caché finalement que celui de se donner l’illusion de casser la routine de leur couple légitime. Lire la suite

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